La métaphore de l’élastique
Prenez un élastique neuf et étirez-le, ensuite relâchez-le.
L’élastique revient à sa forme et longueur d’origine. C’est le mode « élastique » du matériau dont est constitué l’élastique.
Répétez cette même séquence un grand nombre de fois.
Pendant longtemps l’élastique reviendra encore et encore à sa forme et longueur d’origine.
Mais après un certain nombre de ces manipulations, dépendant de la nature intrinsèque du matériau et de la force d’étirement, l’élastique ne revient plus à sa longueur d’origine ; il sera un peu distendu.
L’élastique est entré dans un mode dit « plastique » et son utilisation comme ‘élastique’ commencera à poser problème.
En répétant encore plusieurs fois ces essais « d’étirements-relâchements » l’élastique finira par casser.
On ne pourra alors plus utiliser cet élastique ce pour quoi il est fait à l’origine.
Pour la consommation de boissons alcoolisées, c’est un peu la même chose :
Boire => Cuver => Récupérer
Boire => Cuver => Récupérer
….
Boire => Cuver => Récupérer MOINS BIEN
….
Boire => Cuver => NE PLUS Récupérer
Longtemps, dépendant de la constitution de la personne, la consommation d’alcool ne pose en apparence pas de problème particulier.
Mais à l’insu de notre plein gré, il se passe des choses dans nos cellules. C’est par analogie avec l’élastique, la phase « élastique » de la personne humaine.
Mais un jour, parfois longtemps après les premières consommations, on constatera que quelque chose a changé. Il faut par exemple plus d’alcool pour obtenir l’effet désiré (c’est la tolérance à l’alcool); ou bien on observe quelques difficultés de mémorisation ou de concentration ou bien encore on devient plus irritable, voire un peu dépressif ou angoissé.
C’est ici encore une fois par analogie avec l’élastique, la phase « plastique » du corps humain. On ne supporte plus aussi bien l’alcool. Ceci correspond aux effets de la toxicité de l’alcool qui cause des dégâts physiologiques au fonctionnement principalement de notre cerveau mais plus généralement à l’ensemble des cellules de notre cops. Petit à petit l’alcool « plaisir » devient sans nous en rendre compte, alcool « besoin » !
Et puis un beau jour … « l’élastique craque » … On est alcoolique.
L’alcool est devenu purement besoin au même titre que le besoin de respirer, de boire ou de dormir. On ne peut plus s’en passer ou comme le dit le professeur Pierre Fouquet, père de l’alcoologie en France, « on a perdu la liberté de s’abstenir de boire de l’alcool ».
A l’instar de l’élastique, des choses sont cassées en nous et malheureusement à ce stade c’est irréparable comme il n’est pas possible de réparer l’élastique rompu. Alors, seule l’abstinence totale et définitive peut éventuellement être garante d’une vie meilleure.
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