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Le déni

Le déni c'est le refus de voir une certaine réalité, évidente pour l'entourage, mais considérée comme inacceptable ou insupportable par le malade alcoolique. Il n'est, en effet, pas facile de reconnaître son impuissance à contrôler sa consommation et d'accepter le fait d'être devenu esclave de l'alcool et d'être qualifié " d'alcoolique ".

 

Souvent, la honte et la culpabilité qui résultent des conséquences de la boisson, renforcent ce moyen de défense des personnes dépendantes. C'est le déni du problème, le déni des liens entre les conséquences de la boisson et la boisson elle-même, ou le déni de la gravité du problème de boisson. Alors, le malade " banalise ", " rationalise ", " s'isole ", ou " projette " sur d'autres.

 

Ainsi, on entend souvent dire :

 

  • Je bois comme tout le monde → Banalisation
  • Jamais le matin ou, seulement, le week-end → Banalisation
  • Je m'arrête quand je veux → Banalisation
  • Je ne bois pas d'alcool fort, seulement de la bière → Banalisation
  • Personne ne me comprend → Isolement
  • C’est à cause de ma femme, de mon boulot,… → Projection
  • Ma femme exagère beaucoup → Banalisation
  • J’ai perdu mon permis pour excès de vitesse, pas pour l’alcool → Projection

Il en est aussi de même lorsque la personne dépendante consulte son médecin. Elle ne le fera pour les conséquences de sa consommation d'alcool mais qu'elle se refuera de les y associer.

 

Une autre forme de déni consiste à nier l'existence de solutions au problème, par exemple : " j'ai déjà fait une cure, ça ne sert à rien " ou " qu'est ce que vous voulez que j'y fasse ! ".

 

Le déni c'est aussi l'expression de l'angoisse générée par la perspective des changements, souvent profonds, auxquels la personne dépendante devra immanquablement procéder. En effet, arrêter de boire, ou modérer fortement sa consommation, c'est briser un équilibre, un mode de vie auquel on s'est habitué socialement, psychologiquement et physiquement, souvent depuis de nombreuses années. C'est une remise en question fondamentale de soi, de ses habitudes, de ses relations avec l'entourage et avec la société, de façon générale.

 

Enfin, pour beaucoup de personnes dépendantes, l'alcool, au moins au début, est une " solution ", un " remède " à un certain " mal vivre " ou "mal être" ou encore pour " vivre autrement ". Le déni est, ici, utile à la personne. C'est une façon inconsciente de protéger cette relation particulière et irrationnelle qu'elle entretient avec l'alcool.

 

A ce titre, il faut respecter ce déni et ne pas chercher à tout prix à le briser de force. Au contraire, il faut le dépasser en suscitant un déséquilibre, une crise en quelque sorte, dans cette relation " alcool-malade " et ce dérèglement, à son tour, provoquera le changement. Il faut en outre accepter que cela puisse prendre du temps.

 

Pour ce faire, on peut procéder de deux manières :

 

  • La confrontation directe entre le malade et les conséquences objectives et mesurables de la consommation d'alcool, sans attribuer, mais plutôt suggérer, que ces conséquences sont le résultat de cette consommation.
  • Ou bien travailler sur les incitants aux changements, c'est-à-dire, la motivation
    • Faire preuve d’empathie, c’est-à-dire reconnaître la personne dépendante dans son autonomie et son individualité, en acceptant son vécu sans nécessairement l’approuver ; c’est le sien pas le vôtre.
    • Redonner de l’espoir – Un malade alcoolique a, très souvent, perdu tout espoir et tout amour-propre ; il est important de lui faire comprendre et de lui dire qu’il en vaut la peine.
    • Associer la famille – On souffre de l’alcool en famille et, c’est en famille qu’il faut en sortir.
    • Proposer des objectifs intermédiaires – Ne pas imposer, d’emblée, l’abstinence ou la modération, car cela peut paraître inconcevable pour le malade ; proposer, au contraire, des expérimentations de plus ou moins courte durée et en relever, après coup, et, avec lui, les bénéfices pour tous. "Un jour à la fois" disent les AA.
    • Encourager les changements positifs, en les mettant en exergue par rapport aux promesses non tenues ou aux accros, sans, toutefois, minimiser ces derniers.
    • Négocier, mais surtout pas imposer. La main de fer dans un gant de velours reste la meilleure des politiques : féliciter le malade pour ce qu’il a et fait de mieux, mais rester intransigeant quant aux conséquences de la boisson.
    • Dialoguer. L’alcool isole le malade sur sa planète « Alcoolie ». Cet isolement entraîne le malade et son entourage à ne plus communiquer ou à ne plus utiliser le même langage. Il est primordial de rétablir un dialogue franc et respectueux, pour tous. Ce dialogue peut se nouer par personnes interposées, notamment, par des membres de mouvements d’anciens buveurs qui ont vécu cet isolement et le retour à la réalité.

Enfin il est une autre forme de déni: le déni de la famille ou de l'entourage au sens large. Ici l'alcool est le plus souvent un "moteur" du fonctionnement de la cellule familiale. Ce sujet fera bientôt l'objet d'un article séparé.

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